L’ère numérique a apporté avec elle des changements profonds dans tous les domaines de la société, et les professions juridiques ne font pas exception. Et la convergence entre la transformation digitale et l’intelligence artificielle (IA) a considérablement remodelé la manière dont les avocats, les juristes et d’autres professionnels du droit abordent leurs tâches quotidiennes.

Mais c’est surtout l’Intelligence artificielle qui pose problème aujourd’hui (Pas que pour les professionnels du droit en réalité. L’IA chamboule déjà le métier des consultants SEO). Si à chaque avancée numérique la question de savoir si les professionnels du droit, tels que les notaires et les juristes, sont-ils menacés de disparition se pose toujours, le bon sens veut que les outils technologiques doivent servir l’homme et non l’inverse. Néanmoins, les récentes avancées de l’IA sont tellement importantes qu’elles inquiètent aujourd’hui la grande famille du droit.

Découvrez dans cet article l’impact de la transformation digitale et de la démocratisation de l’Intelligence Artificielle dans les professions juridiques !

ChatGPT-4 a brillamment réussi l’examen du barreau, ce qui suscite des inquiétudes

chatgpt4 logo

L’obtention brillante par ChatGPT-4 de l’examen du barreau de New York a engendré de gros débats quant à savoir si cette réussite est une menace ou un atout pour la société. Cette prouesse soulève en effet des inquiétudes légitimes concernant les implications de l’intelligence artificielle (IA) avancée dans le domaine juridique.

D’un côté, l’exploit de ChatGPT-4 illustre le potentiel prometteur de l’IA pour accélérer la recherche juridique et faciliter la préparation des cas. Son aptitude à synthétiser des données massives en un temps record pourrait améliorer l’efficacité du système juridique. Cependant, il y a aussi le risque que cet outil pourrait potentiellement remplacer les professionnels du juridique, soulevant des préoccupations éthiques et socio-économiques. A cause de l’IA tels que ChatGPT, de nombreuses personnes peuvent en effet perdre leur emploi, et les professionnels du droit ne sont pas exclus.

De plus, l’interaction humaine, l’empathie, et la nuance dans la compréhension des affaires restent des qualités essentielles que l’IA a du mal à reproduire.

Cette situation met en évidence le double rôle de l’IA : d’un côté, elle incarne un atout en augmentant l’efficacité des tâches complexes, mais de l’autre, elle menace l’emploi et la place des professionnels du droit.

L’intelligence artificielle, un mauvais juriste mais une très bonne assistante

L’intelligence artificielle, selon Jacques Lévy Véhel, un expert en mathématiques appliquées et président de Case Law Analytics, peut être démystifiée en tant que « bonne assistante » plutôt que comme une juriste à part entière. Selon lui, le champ actuel de l’IA se divise en deux courants : l’apprentissage automatique à partir de données structurées et le traitement des textes en langue naturelle, comme c’est le cas avec ChatGPT, qui génère des réponses en utilisant d’immenses ensembles de données textuelles accumulées au fil du temps.

Cependant, cette technologie ne vise pas à remplacer les capacités humaines, mais plutôt à les compléter. Un aspect crucial de cette complémentarité́ réside dans l’aléa judiciaire. L’IA ne doit pas anticiper à l’avance les décisions des juges, car cela pourrait inhiber la poursuite de procès ou de litiges. Si les parties impliquées connaissaient à l’avance le verdict du juge, elles pourraient être désincitées à chercher une résolution devant les tribunaux.

En fin de compte, le rôle de l’IA consiste à assister les humains en fournissant des informations, en suggérant des solutions et en contribuant à la prise de décisions éclairées. Elle ne remplace pas le jugement humain, qui demeure indispensable pour prendre en compte des aspects tels que la complexité des situations, les nuances émotionnelles et les contextes spécifiques. La coexistence harmonieuse entre l’IA et l’aspect humain garantit que les décisions juridiques demeurent équitablement balancées et réfléchies, tout en bénéficiant des avantages de l’automatisation et de l’analyse de données de l’IA.

IA en tant qu’assistante juridique : une solution intéressante d’audit et de gestion de contrats…

2 ecrans et marteau de juge

L’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans le domaine juridique, spécifiquement en matière d’audit et de gestion de contrats, présente une solution prometteuse, affirme Camille Jaeglé-Pons (Direction Juridique, Bpifrance).

Selon lui, es technologies d’IA « entraînées » ont le potentiel d’apporter une valeur significative en effectuant des analyses approfondies des arguments juridiques issus de nombreuses jurisprudences. Cette transformation impacte particulièrement les professions juridiques, comme les cabinets d’audit, qui peuvent désormais optimiser leurs ressources en déléguant une partie de leurs tâches à ces outils.

Cependant, le développement de la justice prédictive est aujourd’hui encore entravé par un obstacle majeur : l’accès aux données. Les acteurs engagés dans la recherche et le développement d’IA sont confrontés à des coûts élevés pour obtenir des données publiques pertinentes. Pour surmonter cette limitation, une consolidation du secteur semble nécessaire. En regroupant les ressources et les données, les entreprises pourraient mieux exploiter les avantages de l’IA et stimuler davantage l’innovation dans le domaine.

L’IA comme outil de recherche juridique avancée

 L’IA peut effectuer des recherches juridiques rapides et approfondies en analysant des milliers de documents juridiques, de jurisprudences et de précédents pour fournir des informations pertinentes. Cela permet aux avocats et aux juristes de gagner du temps dans la collecte d’informations cruciales pour leurs cas.

Grâce à des algorithmes sophistiqués et à l’apprentissage automatique, l’IA peut également identifier des liens et des motifs au sein de vastes bases de données, fournissant des analyses plus approfondies que les méthodes de recherche traditionnelles.

« Le notariat pourra-t-il être un jour une profession 100% numérique ? » : une question posée au secrétaire du bureau du CSN

A cette question, Stéphanie Jeanjean-Boudon, secrétaire du bureau du CSN (Confédération des syndicats nationaux) et notaire à Carpentras répond « non ». Selon elle, malgré les avancées technologiques, le notariat restera ancré dans l’humain. Les récentes révisions dans divers domaines démontrent la nécessité d’un équilibre entre technologie et interaction humaine. Après des années de progrès rapides, la priorité est désormais de réintégrer l’élément humain au centre de la société.

Ainsi, bien que le notariat puisse s’appuyer sur des outils numériques pour gagner en efficacité, il demeurera dépendant des compétences, de l’empathie et de l’expertise des professionnels. L’avenir réside dans une synergie entre innovations digitales et l’essence même de l’humain pour préserver la confiance et la qualité des services notariaux.

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